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La blessure de rejet

Le rejet ou rejeter.
Le dictionnaire le qualifie ainsi : expulser, écarter en refusant, repousser, intolérance,  ne pas admettre, évacuer.

La blessure du rejet s’éveille de la conception à l’âge de un an et par le parent du même sexe.
L’enfant ne s’est pas senti accueilli, accepté.

Le rejet est une blessure très profonde car celui qui en souffre se sent rejeté dans son être et surtout dans son droit d’exister. Et il va se sentir rejeté à la moindre occasion suite à des remarques désobligeantes ou l’impatience ou la colère d’un parent ou de tout autre personne.

Il faut savoir que tant qu’une blessure n’est pas guérie, elle se réactive très facilement.

Et quand cette blessure est un trait dominant de la personnalité, cela entraîne la croyance suivante : “on me rejette, ce que je fais n’est pas bien, je n’ai pas le droit d’être aimé” et donc le réflexe de survie du rejeté c’est de rejeter avant de l’être. Il se dit : “vu que tu vas me rejeter – et pour me protéger et ne plus me sentir rejeté par toi – je vais te rejeter avant”.

La personne qui se sent rejetée n’est pas objective. Elle interprète les incidents à travers les filtres de sa blessure et elle se sent rejetée même lorsqu’elle ne l’est pas.

Et c’est là qu’elle va fabriquer le masque du fuyant ; sa nouvelle personnalité, le caractère développé, pour éviter de souffrir de rejet.

Nous portons donc un masque suite à l’activation d’une blessure – par soi ou par une autre personne – afin de nous protéger.
Porter un masque signifie donc ne plus être nous-même. Nous adoptons une attitude différente dès le plus jeune âge en croyant qu’elle nous protègera. La première réaction d’une personne qui se sent rejetée est la fuite.

Voici l’attitude et le comportement du fuyant. Il est bon de rappeler que les comportements propres au fuyant sont dictés par la peur de revivre la blessure de rejet et qu’il est presque impossible pour une personne de se reconnaître dans tous ceux mentionnés ci-après.

  •  le fuyant croit ne pas avoir le droit d’exister. Il se demande ce qu’il fait sur cette planète. Il considère qu’il ne vaut rien ou pas grand-chose. Il est constamment insatisfait par ce qu’il est. Il se considère comme nul et se juge sans valeur. Il a très peu d’estime de lui-même.
  • il est convaincu que s’il n’existait pas, cela ne ferait pas une grande différence. Il se trouve différent du reste de sa famille.
  • il se sent coupé et incompris des autres et même des humains en général. Dans un groupe, il se sent souvent seul, inquiet et fébrile.
  • il se coupe facilement du monde extérieur en fuyant dans son monde imaginaire et il développe plusieurs moyens de fuite : il est dans la lune, il se drogue, boit de l’alcool, dort beaucoup, part précipitamment d’un endroit, joue aux jeux virtuels, etc.
  • il est envahi par ses émotions, surtout ses peurs, quand il est seul.
  • il accorde peu d’importance aux choses matérielles : tout ce qui est relié à l’esprit ou au monde intellectuel l’attire davantage.
  • il possède une imagination très fertile mais il l’utilise, hélas, pour se créer facilement des scénarios de rejet.
  • il croit, d’une façon consciente ou non, que le bonheur ne peut durer longtemps.

Le fuyant parle peu. Il a peur de déranger ou de ne pas être intéressant.

Il vit dans l’ambivalence : quand il est choisi, il ne le croit pas et se rejette lui-même pour finir parfois par saboter une situation. Lorsqu’il a trop d’attention, il perd ses moyens. Lorsqu’il parle et est coupé, il pensera qu’il n’est pas important et arrêtera habituellement de parler. Lorsqu’une personne à qui il voulait parler est occupée, il laissera tomber et ne dira rien.

Comme il se juge sans valeur, il va essayer par tous les moyens d’être parfait pour se valoriser à ses yeux et à ceux des autres.
Et cette autre caractéristique du fuyant qui est de rechercher la perfection dans tout ce qu’il fait, est de croire que s’il fait une erreur, il sera jugé. Pour lui, être jugé équivaut à être rejeté. Il veut tellement tout faire à la perfection que toute tâche lui prend plus de temps que nécessaire. Il s’attire ainsi d’autres situations de rejet de la part des autres.

En présence de quelqu’un qui hausse le ton ou devient agressif, il quitte rapidement la situation avant de paniquer.

Le fuyant recherche la solitude. Il a généralement très peu d’amis à l’école et plus tard au travail. Il développe souvent des problèmes de peau pour ne pas être touché.

Les mots nul , rien, disparaître, pas de place, sans valeur ou inexistant sont très présents dans son vocabulaire lorsqu’il parle de lui-même ou des autres. Il se dévalorise sans cesse, se compare souvent à mieux que lui, ne voyant pas qu’il peut être mieux que quelqu’un d’autre dans certains domaines.

Si vous vous voyez avec l’une ou plusieurs des caractéristiques de la blessure de rejet, il est important d’accepter que, même si votre parent vous rejette réellement, c’est parce que votre blessure n’est pas guérie que vous attirez à vous ce genre de parent et de situation. Si vous continuez à croire que tout ce qui vous arrive est de la faute des autres, cette blessure ne pourra pas guérir.
Plus la blessure de rejet est forte chez une personne, plus elle s’attire des circonstances pour être rejetée ou rejeter quelqu’un d’autre. Plus le fuyant se rejette lui-même, plus il a peur de se faire rejeter.

La blessure de rejet affecte notre façon de communiquer. Les peurs du fuyant qui l’empêchent de communiquer clairement et de faire ses demandes sont les suivantes : peur de ne pas être intéressant, d’être considéré comme nul ou sans valeur, d’être incompris, de paniquer, que l’autre écoute par obligation ou par politesse.

Si vous vous voyez avec ces peurs, voilà un bon moyen pour découvrir que vous n’êtes pas vous-même et que c’est votre blessure de rejet qui prend le dessus.

Voici la description du corps physique du fuyant :
Le corps est très mince, étroit et contracté (comme si la personne se repliait sur elle-même), les épaules sont tournées vers l’avant et les bras sont souvent collés au corps. Il ne veut pas prendre trop de place. La voix est faible voire éteinte, les yeux sont petits et le regard est fuyant.

Il est intéressant d’observer que nos blessures affectent aussi notre façon de nous alimenter. L’humain alimente son corps physique de la même façon que ses corps émotionnel et mental. Nos blessures peuvent également engendrer des malaises ou des maladies (peau, diarrhée, arythmie, cancer, problèmes respiratoires, allergies, vomissement, évanouissement, coma, agoraphobie, hypoglycémie, diabète, dépression, suicidaire, psychose).

N’oubliez pas que tout ce qui précède n’est vécu que lorsqu’une personne souffrant de rejet décide de porter son masque de fuyant, croyant ainsi éviter de souffrir selon la gravité de la blessure. Ce masque est porté parfois quelques minutes par semaine, parfois presque en permanence.

Il est également important de préciser qu’on ne souffre pas de ses blessures à cause de nos parents mais plutôt du fait que nous avons besoin de ce genre de parents avec leurs propres blessures pour devenir conscient des nôtres afin de déclencher le désir de vouloir les guérir.
Ce n’est pas ce que nos parents sont et font qui occasionne des souffrances associées à nos blessures. C’est notre perception personnelle de leur attitude.
C’est toujours notre perception ou notre interprétation des faits qui cause notre souffrance et non ce que quelqu’un est ou fait.

Cet article a pour but de vous aider à devenir conscient de la blessure de rejet, le dernier article contiendra toutes les informations dont vous aurez besoin pour guérir cette blessure et redevenir vous-même, sans croire que la vie est remplie de rejet.

Avant cela, je développerai la seconde blessure de l’âme, la blessure d’abandon, dans le prochain article.

A bientôt !

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